Pierre Dhainaut

Pierre Dhainaut est un poète et écrivain français né à Lille le 13 octobre 1935.

Il reçoit en 2010 le prix Jean-Arp de littérature francophone pour l’ensemble de son œuvre1.

Il a également reçu le prix Guillaume-Apollinaire lors d’une cérémonie aux Deux Magots le lundi 7 novembre 2016. Quelques poèmes sont alors lus par l’actrice Juliette Binoche et par le poète lui-même. Le président du jury était Jean-Pierre Siméon.

Biographie

Né le 13 octobre 1935, à Lille, dans le Nord, fils d’instituteurs, il passe son enfance et son adolescence dans la ville ouvrière d’Armentières. En 1946, il découvre Dunkerque et la mer. En classe de cinquième, son professeur de français lui fait connaître Victor Hugo et la poésie.

Il rencontre Jacqueline Desudde en 1956 et l’épouse en juillet de l’année suivante. Ils s’installent près de Dunkerque. Ils déménageront plusieurs fois, mais demeureront près du rivage dunkerquois. En 1959, ce sont les débuts surréalistes et la rencontre d’André Breton. En 1960-1961, il est professeur au lycée de Dunkerque.

L’hésitation va progressivement s’accuser entre le surréalisme et une autre voie, indiquée par Jean Malrieu, dont l’influence sera capitale.

Une autre rencontre déterminante a lieu en 1971, celle de Bernard Noël. L’écriture est constamment interrogée. La violence de la quête culmine entre 1970 et 1977. Il finira par tourner le dos au surréalisme. La crise se dénoue. Parallèlement s’opère la recherche d’un sacré sans théologie, qui s’accompagne d’un intérêt croissant pour l’histoire des religions et spiritualités – en particulier le bouddhisme zen et la mentalité des Dogons. Le poète fréquente aussi des peintres. Il écrit de nombreux articles critiques, parallèlement à son activité poétique. Il collabore avec des peintres ou des graveurs, dans des recueils à tirage limité.

Les voyages en France sont nombreux. Différentes régions (la Bourgogne, les Causses, l’Auvergne, l’Aubrac, Saint-Pierre-de-Chartreuse, surtout…) marquent son univers mental par leurs paysages et leurs monuments.

Les textes de Pierre Dhainaut, au fil des années, ont de plus en plus oscillé entre deux formes complémentaires : la notation brève et le poème plus ample. L’œuvre devient plus apaisée dans son dernier parcours : célébration du monde et quête de soi cheminent de concert. Le « je » n’est que la trace éphémère d’une écriture qui interroge, dans Un livre d’air et de mémoireLe Don des soufflesPrières errantesMise en arbre d’échosFragments d’espace ou de matin. Une anthologie est le fruit de cette période nouvelle, Dans la lumière inachevée. Le thème de l’enfance et des enfants l’inspire aussi continuellement.

Pierre Dhainaut a consacré plusieurs essais et de nombreux articles critiques à des poètes qu’il a rencontrés ou qui l’ont marqué, parmi lesquels Octavio Paz, Bernard Noël et Jean-Claude Renard. Il a préparé plusieurs éditions posthumes des textes de son ami Jean Malrieu, notamment aux Éditions du Cherche-Midi et aux Éditions des Vanneaux. Un choix de ses articles a paru dans le volume Dans la main du poème (1996).

En avril 2007, un colloque est organisé à la Sorbonne sur l’œuvre de Pierre Dhainaut, sous la direction d’Aude Préta de Beaufort et de Jean-Yves Masson

Depuis 2005, les manuscrits de Pierre Dhainaut sont consultables à la bibliothèque municipale de Lille, avec ses archives et sa correspondance.

Le poète publie aux éditions L’herbe qui tremble, en 2015, Voix entre Voix, qui reçoit le prix Guillaume-Apollinaire.

Pierre Dhainaut aime entourer ses textes des œuvres des artistes qu’il aime : Gregory Masurovski, Marie Alloy, Anne Slacik, Caroline François-Rubino.

Œuvre

  • Le Poème commencé, Mercure de France, 1969
  • Bulletin d’enneigement, Sud, 1974
  • haleine hélianthe, Le Dé bleu, 1974
  • Efface, éveille, Seghers, 1974
  • Jour contre jour, Oswald, 1975
  • Pays Cercles Magiques, Éditions Brandes, 1978
  • Coupes claires, Le Verbe et l’Empreinte, 1979
  • Au plus bas mot, J.-M. Laffont, 1980
  • Le Retour et le Chant, Thierry Bouchard, 1980
  • La demeure océan de Victor Hugo, Encre, 1980
  • Le Regard, la nuit blanche, Vrac, 1981 ; réédition, EST 2006
  • L’Âge du temps, Sud, 1984
  • Terre des voix, Rougerie, 1985
  • Pages d’écoute, Dominique Bedou, 1986
  • Chemins d’Aubrac, Éditions du Rouergue, 1987
  • Fragments d’espace ou de matin, Hautécriture 1988
  • Un livre d’air et de mémoire, Sud (Prix Antonin-Artaud 1990)
  • Prières errantes, coll. « Les Cahiers d’Arfuyen », Éditions Arfuyen, Paris-Orbey, 1990
  • Le Don des souffles, Rougerie, 1991
  • Mise en arbre d’échos, Motus 1991
  • Fragments et louanges, coll. « Les Cahiers d’Arfuyen », Éditions Arfuyen, Paris-Orbey, 1993
  • Dans la lumière inachevée, Mercure de France, 1996
  • Passage par le chœur, La Bartavelle, 1996
  • Paroles dans l’approche, L’Arrière-pays, 1997
  • À travers les commencements, Paroles d’Aube, 1999
  • Introduction au large, coll. « Les Cahiers d’Arfuyen », Éditions Arfuyen, Paris-Orbey, 2001
  • Relèves de veilles (avec la collaboration de Jacques Clauzel), Alain Lucien Benoît, 2001
  • Voix d’ensemble, Éditions des Deux-Siciles, 2002
  • Entrées en échanges, coll. « Les Cahiers d’Arfuyen », Éditions Arfuyen, Paris-Orbey, 2005
  • Au-dehors, le secret, Voix d’encre, aquarelles de Marie Alloy, 2005
  • Pluriel d’alliance, L’Arrière-Pays, 2005
  • Dans la main du poème, Écrits du Nord, 2007
  • Levées d’empreintes, coll. « Les Cahiers d’Arfuyen », Éditions Arfuyen, Paris-Orbey, 2008
  • Sur le vif prodigue, Éditions des Vanneaux, dessins de Gregory Masurovsky, 2008
  • Plus loin dans l’inachevé, coll. « Les Cahiers d’Arfuyen », Éditions Arfuyen, Paris-Orbey, 2010, publié à l’occasion de la remise du Prix de littérature francophone Jean Arp
  • Alfred Manessier, blés après l’averse, Éditions Invenit, 2010
  • La Nuit, la nuit entière, Æncrages & Co, 2011 – Dessins de Nicolas Rozier
  • Vocation de l’esquisse, La Dame d’Onze Heures, 2011
  • La Parole qui vient en nos paroles, Éditions L’Herbe qui tremble, gravures de Marie Alloy, 2013
  • Rudiments de lumière, coll. « Les Cahiers d’Arfuyen », Éditions Arfuyen, Paris-Orbey, 2013
  • De jour comme de nuit, avec Mathieu Hilfiger, Le Bateau fantôme, 2014
  • L’Autre Nom du vent, L’Herbe qui tremble, photographie de Manuela Böhme, 2014
  • Progrès d’une éclaircie, Faï Fioc, 2014
  • Gratitude augurale, Le loup dans la véranda, 2015
  • Voix entre Voix, L’Herbe qui tremble, peintures d’Anne Slacik, 2015
  • Voies d’air, Tipaza, peintures de Philippe Croq, 2016
  • Paysage de genèse, Voix d’encre, aquarelles de Caroline François-Rubino, 2017
  • Un art des passages, L’Herbe qui tremble, 2017
  • État présent du peut-être, Le Ballet Royal, peinture de Caroline François-Rubino, 2018
  • Ainsi parlait Victor Hugo, dits et maximes de vie choisis et présentés par Pierre Dhainaut, coll. « Ainsi parlait », Éditions Arfuyen, 2018.
  • Et même le versant nord, coll. « Les Cahiers d’Arfuyen », Éditions Arfuyen, Paris-Orbey, 2018
  • La grande année, avec Isabelle Lévesque, L’Herbe qui tremble, 2018
  • Après, avec les aquarelles de Caroline François-Rubino, L’Herbe qui tremble, 2019
  • Transferts de souffles, avec une postface d’Isabelle Lévesque, L’Herbe qui tremble, 2019
  • Pour voix et flûte, encres de Caroline François-Rubino, AEncrages et Co, 2020
  • Une porte après l’autre après l’autre, suivi de Quatre éléments plus un, Faï fioc, 2020
  • Ici, éditions Arfuyen, 2021.
  • Le messager des arbres, peintures de Ramzi Ghotbaldin, L’Herbe qui tremble, 2022.
  • L’art des nuages, encres de Caroline François-Rubino, Voix d’encre, 2023.

De l’édition originale du livre d’artiste de bibliophilie « AU GRAND JOUR DE L’AUBIER», poème de Pierre Dhainaut accompagné de sept gravures originales de Marie Alloy, achevé d’imprimer en 2019 pour la typographie au plomb et cet été 2020 pour l’ensemble des estampes originales créées et imprimées par l’artiste, et tiré à 15 exemplaires, cette édition complémentaire limitée à trente exemplaires numérotés et signés par l’auteur et imprimée en décembre 2020, dans la collection  Les Petits livrets du Silence . 

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