Bientôt, Ainsi parlait DELACROIX, Dits et maximes de vie
un choix d’écrits du peintre, par Jean Pierre Vidal et Marie Alloy, parmi les nombreuses pages du journal du peintre et de sa correspondance.
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Etrait de la présentation :
Delacroix « est, dans son art, l’innovateur et l’oseur par excellence », écrivait George Sand. Dans sa peinture, la couleur et le mouvement fait exploser les formes. De même, dans ses écrits, sa réflexion est toujours mobile, en éveil. D’une nature proche de celle de Montaigne, il déteste tout ce qui fige les choses, que ce soit par la forme qui cerne ou par la pensée qui définit. Pour lui la matière est vie et la peinture espace en mouvement. Ce solitaire est toujours en dialogue, ce pessimiste est toujours en recherche de nouveauté.
Reconnu et commenté dès ses premières présentations, il a aussi été haï jusqu’à sa mort. Jamais on ne lui a permis d’enseigner, et il n’est admis à l’Institut qu’à sa 7e candidature. Delacroix choque, car il montre la violence et le tragique du monde : guerres, crimes, suicides, viols, corruption. «Le sauvage revient toujours, écrit-il. La civilisation la plus outrée ne peut bannir de nos villes les crimes atroces qui semblent le partage des peuples aveuglés par la barbarie. »
Il y une profonde parenté entre Baudelaire et Delacroix, dans la violence et la cruauté même. Mais Baudelaire déteste la nature, Delacroix l’aime profon-dément. Baudelaire déteste la femme, Delacroix la respecte. « Delacroix n’a pas et n’aura pas de vieillesse, écrivait George Sand. Il est, dans son art, l’innovateur et l’oseur par excellence. » Quelques semaines avant de mourir, il écrit les dernières lignes de son Journal : « Un tableau doit être une fête pour l’œil ». Sagesse pratique de Delacroix : opposer la joie de l’art au tragique inexorable de la vie.
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