« Depuis que je me suis élancé sur le sentier poétique, au début des années 70, plusieurs périodes l’ont rythmé : la confiance et l’ardeur lyriques, la célébration et la méditation du lieu, l’expérience de l’aridité et de l’absence poussée jusqu’au seuil de l’effacement.
Aujourd’hui, « l’ouvrière durée » est un temps de patience qui ne veut pas se devancer, qui accepte et reçoit le poème comme le cadeau d’un jour de plus, qui nous bâtit autant que nous l’inventons. Le passé revient tamisé de sagesse, le visage (le sien propre, et tous les autres) n’en finit pas de s’approcher et la voix, la juste voix, est plus que jamais traquée, au secret des pas, au hasard des haltes. Alors que défile la splendeur du monde, sublime routine, indéfinie redécouverte. »
© G. L.