Les deux vertus d’un livre par Paul Valéry

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DSC04014 La Pléiade 1960 : Œuvres de Paul Valéry , tome II, édition établie par Jean Hytier , nrf Gallimard

p 1246 à 1247 : « Mais à côté et à part de la lecture même, existe et subsiste l’aspect d’ensemble de toute chose écrite. Une page est une image. Elle donne une impression totale, présente un bloc ou un système de blocs et de strates, de noirs et de blancs, une tache de figure et d’intensité plus ou moins heureuses. Cette deuxième manière de voir, non plus successive et linéaire et progressive comme la lecture, mais immédiate et simultanée, permet de rapprocher la typographie de l’architecture, comme la lecture pu aurait tout à l’heure faire songer à la musique mélodique et à tous les arts qui épousent le temps. »

p 1247 : « A cause de cette indépendance dans les qualités que peut posséder un livre, il est permis à l’imprimerie d’être un art. »

p 1248 : « Un livre est matériellement parfait quand il est doux à lire, délicieux à considérer; quand enfin le passage de la lecture à la contemplation, et le passage réciproque de la contemplation à la lecture sont très aisés et correspondent à des changements insensibles de l’accommodation visuelle. »

p 1249 : « L’esprit de l’écrivain se regarde au miroir que lui livre la presse. Si le papier et l’encre se conviennent, si la lettre est d’un bel œil, si la composition est soignée, la justification exquisement proportionnée, la feuille bien tirée, l’auteur ressent nouvellement son langage et son style… C’est un jugement très précieux et très redoutable que d’être magnifiquement imprimé. »

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